Intermede 2

Le seul péché est de ne pas se risquer pour vivre son désir
Françoise Dolto.

Philippe Seguin et Mano Solo nous ont quitte.
Ca me touche beaucoup plus pour l'un que pour l'autre, allez savoir pourquoi...
La musique sans doute.
A propos de musique, je recommande a ceux qui ne le connaissent pas deja, d'aller faire un tour sur le site de mon pote Frederic Fromet, un p'tit jeune qui n'en veut.
Je deconne, j'ecris juste ca pour l'enerver. Il n'est plus tout jeune d'ailleurs.
Dans la rubrique Actualites de son site: http://www.fredericfromet.com/
la chanson du 9 janvier m'a inspire la reflexion suivante sur les objets dont on s'entoure:

Depuis mon depart j'essaie de ne rien acheter car mon sac etait deja lourd avant de partir et que prenant l'avion souvent, je suis limite en poids et en place.

Mais alors, quelle pression il y a sur le touriste pour qu'il achete des merdes de tout autour du monde et sur le quidam des villes que je traverse!

En Afrique, j'etais avec d'autres touristes qui voulaient naturellement rapporter des "souvenirs", des cadeaux pour la famille et les amis, des statues, des bijoux, des meubles, etc...
M'etant dit par avance que je ne voulais rien acheter, c'etait assez facile de resister.
Mais c'est vraiment une occupation a part entiere pour beaucoup de gens en voyage.

C'est rassurant de rapporter quelque chose de son voyage, ca le prolonge. Lors d'une journee morose, il suffit de revoir ces objets pour se rememorer une periode agreable. Et ca rend donc aussi le depart plus facile. Ne dit on pas que "Partir c'est mourir un peu"?
Et les cadeaux et autres cartes postales sont une sorte de passage oblige, sous peine de passer pour une sorte d'ingrat ou je ne sais quoi et/ou de se sentir coupable de ne pas rapporter une merde a ceux que l'on aime.

Mais d'une part, je me dis que pour des raisons pratiques, je ne peux pas me trimbaler ces merdes avec moi tout autour du monde et que d'autre part, je n'aime pas qu'on m'impose ce que je dois faire, surtout consommer. Des merdes restent des merdes, meme si elles sont colorees ou qu'elles sentent bon. Elles finiront dans un tiroir ou dans une caisse au fond d'un placard. Et elles donneront peut-etre mauvaise conscience a ceux a qui je les aurais offertes au moment ou ils les jeteront. Et enfin, j'ose esperer que les gens qui me cotoient par plaisir ne se formalisent pas de ne pas recevoir une merde du bout du monde.

Mais parfois ce n'est pas une histoire d'avoir ou non besoin de quelque chose, mais de faire fonctionner l'economie locale, c'est de la mendicite a peine deguisee. Ainsi il m'est arrive d'acheter une merde a quelqu'un plutot que de lui donner de l'argent directement, meme si j'ai eu un arriere gout un peu amer car il m'avait un peu force la main.

Mais meme si je ne veux rien, sans m'en apercevoir j'ai de plus en plus de choses. J'ai ai ainsi achete une guitare en Namibie, un petit ordinateur portable et une lampe frontale a Singapour, un tapis de sol en Afrique du Sud, des affaires de sport en Chine (survetement, chaussures de kung fu, sabre, ...) ainsi que des affaires de confort (chaussons, miroir, mug, chauffe eau, etc...). Resultat je dois regulierement me debarrasser d'objets tout au long du chemin:
baskets, machine a cafe, mugs, chauffe eau, lampe de chevet, short, miroir, adaptateur de prise, methode pour apprendre le chinois, pour apprendre l'espagnol, calendriers, livres, anti-moustique, boites en plastique, nourriture, bougies, lampe de poche, colle forte, lessive, etc...
Donc je peux vous dire que je m'apercois de tout ce que j'achete ou non!

Je me passe d'etre "a la mode" dans les grandes villes. Meme si parfois il y a des tee-shirt par exemple qui me plaisent ou bien je me dis que si j'etais a Paris, j'acheterais tel ou tel vetement.

Je me trimbale encore des affaires inutiles mais que ca m'embete encore de donner ou de jeter (ceinture, sabre, chemise, methode pour parler japonais, etc...).

Je donne parfois des choses utiles comme des bougies car ce n'est pas cher et lourd et je garde d'autres choses utiles et pas cheres comme une corde pour etendre le linge, car on n'en trouve pas partout et c'est leger.

La guitare est bien emmerdante dans les transports. Alors parfois comme je n'en joue pas tous les jours, je la regarde comme si j'allais la quitter. Elle se tient la, dans sa housse moche aux motifs ecossais et elle me jette un oeil mouille comme ces chiens a la veille des departs en grandes vacances. Je me souviens alors des bonnes soirees et des gens que j'ai rencontres grace a elle, des touristes comme des locaux, en Afrique, en Malaisie, en Chine, en Australie et en Nouvelle-Zelande. Alors je la garde. Et je lui ai meme achete a Tokyo un accordeur, des mediators et un capo. Et ca me fait encore du poids en plus!


Sinon, j'ai ajoute au post China Songshan Shaolin Temple Wushu Institute 4 les videos des quatres taos lus appris en Chine.